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3 boss dans la Beauce sans trop de bosses.


Au fil des jours, de désistement en désistement rien n’a pu empêcher aux 3 rescapés : Jean-Luc, Bruno et moi-même, d’entreprendre une fois de plus un périple qui cette fois nous conduit vers le sud-ouest de l’Ile de France. Faute d’entrainement mais pas d’amitié, Francis et Armand nous accompagnent jusqu’à la pose gustative prise dans le café d’Auvernaux. Si la fraicheur matinale tente de disparaitre, celle-ci nous impose un supplément gratuit dans la vallée de l’Essonne. Saint-Vrain n’a plus son zoo, il suffit néanmoins de lever la tête pour apercevoir le vol lourdaud des oies bernaches. En abordant Lardy je pense à Laurel dont le duo comique enchanta mon enfance. Désormais c’est la Juine qui nous accorde ses charmes renforcés par les châteaux de Gillevoisin et de Chamarande. Tout près d’Etampes, le village de Morigny-Champigny cédera-t-il un jour à la plantation d’un cépage dont l’étiquette aurait fière allure chez les cavistes de renom. Traverser Etampes sans GPS reste aussi périlleux que gravir l’Everest sans sherpa, toutefois, en quittant le chef-lieu, le silence revient dans la belle vallée de la Chalouette. De Chalo-Saint-Mars à Chalou-Moulineux le vallon nous propose une ombre salvatrice. En s’échappant de la vallée par une petite côte nous pénétrons dans la plaine de la Beauce. Les reliefs ont disparu, mais les nombreuses éoliennes nous confortent sur la direction du vent. Les villages ont une même terminaison : Thionville, Gommerville, Intréville, les mêmes clochers, les mêmes écoles, les mêmes mairies et la même solitude. En abordant Rouvray-Saint-Denis, village le plus méridional du parcours, nous mettons le cap vers le nord-est. Désormais le vent nous pousse alors que nos estomacs commencent à implorer un arrêt salvateur. Ce ne sera pas à Argenville dont les travaux nous écartent de notre trajectoire. Plus loin, Méréville possède une halle très ancienne, mais surtout 2 boulangeries, nous sommes au mois d’aout et les 2 artisans passent leur vacance ensemble, nous voilà donc dans le pétrin que nous ne voyons pas. En cette mi-journée, Saclas est à 6 kilomètres, sans aucun doute notre dernier espoir. Affamés, c’est ainsi que nous pénétrons dans la localité. Sommes-nous victime d’un mirage lorsque l’on aperçoit un café, une petite terrasse ombragée et des clients dégustant des pizzas. C’est ainsi que tout commence pour ce qui sera la plus belle rencontre de la journée, de la semaine, du mois et peut être de l’année. Un bistro aux reflets vintages où l’on se fraye un chemin au milieu des 33 et des 45 tours, des guitares et autres objets musicaux d’une autre époque. Attablés sous un parasol, alors que nous dégustons notre Margarita, le patron nous invite à poser nos visages dans le cadre qu’il nous tend. Pour lui, c’est une tradition que d’immortaliser l’insolite dont nous faisons partie semble-t-il. Dans quelques heures nos trombines photographiées apparaitront sur les réseaux sociaux, début d’une réelle notoriété ou juste une mise à prix, soyons patients. C’est avec regret que nous quittons la bourgade et son vallon. Dans quelques kilomètres nous cheminerons sur des routes habituelles qui nous ramènent à Cesson, nos têtes emplies par le doux son des amplis d’un petit village gaulois.


Jean-Louis Savarin 22/08/2024





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