Une star à sa façon

Comme bien souvent, c’est au cœur de l’hiver que naissent les projets, parfois grandioses ou simplement plus modestes. C’est ainsi que Virginie s’est proposée de nous accompagner avec une réelle envie de quitter, le temps d’une escapade, les sentes forestières.

Au cœur d’un plein été, nous prenons la route d’un Gâtinais qui nous offre, l’espace d’une journée, des routes qui ondulent entre champs et forêts. Dans les douze tournants, je comprends tout de suite que notre actrice d’un jour n’est pas là en simple figurante mais pour un premier rôle qui lui va à merveille. Les villages de Rumont, Fromont et Desmonts pour la rime, Alain, Armand, Francis, Marc et moi-même pour le rythme accordé judicieusement à notre petite reine d’un jour. C’est à Puiseaux, à la frontière du Loiret, qu’il faut se rendre à l’évidence, nous ne sommes pas dans un court métrage mais dans un film dont le parfait traveling nous conduit au bord d’une rivière sans retour. Entre les majestueux rochers et le serpentin aquatique, notre peloton défile dans une parfaite harmonie. Buno nous propose une dernière pente, m’assurant ainsi d’une totale réussite qui doit son succès à l’homogénéité d’un casting cinq étoiles. En contournant Milly, je pense à Cocteau en faisant discrètement un clin d’œil à la Belle en oubliant la Bête. Désormais nous ne sommes plus très loin de la pause repas. Sur la terrasse ensoleillée, disposée en surplomb d’un ruisseau, notre table accueille avec bonheur le cortège des plats. Cet arrêt salutaire nous permet d’enjamber allègrement notre monture pour atteindre Corbeil aisément. C’est sur la rive droite de la Seine que le scénario s’achève sur une scène qui deviendra culte. Pas de larmes, seulement des sourires pour un clap de fin dont le metteur en scène éprouve une satisfaction légitime, en sachant, le succès aidant, qu’il y aura dans le futur de nombreuses rediffusions.

Jean-Louis Savarin 11 août 2023