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Brevet fédéral de 150 kms organisé par l’ASSPTT Agen


 

Aux alentours de 8 heures, l’organisateur nous distribue l’indispensable carte de route. Pour cette épreuve, le départ est situé dans la plaine des sports et d’un stade dont j’use mon siège depuis les années 60, je me dois donc d’être présent pour réaliser ma première longue distance de l’année. Dans le local, une quarantaine de cyclos échangent, paroles, cafés et madeleines. Nous partons tous ensemble, néanmoins je me suis informé, au préalable, pour savoir comment allons-nous évoluer. Il est donc convenu qu’une sélection va naturellement s’opérer afin de former deux pelotons, en quelque sorte les plus forts ou les moins faibles devant et les moins forts ou les plus faibles derrières. Dans la plaine de dame Garonne je constate avec plaisir les dires de l’organisateur tout en me posant la question : « faut-il mieux être un faible chez les forts ou un fort chez les faibles ? », aucun stress, le temps fera son œuvre et choisira. Au bout d’une vingtaine de kilomètres, alors que nous abordons les premières grimpettes de la Lomagne, c’est un chapelet multicolore qui s’égrène tout au long de la pente. J’observe, avec malice, que les plus forts ne sont pas si forts et que les plus faibles ne sont pas si faibles. Tout en haut de la dernière côte matinale, dans le village de Lavit, point culminant du parcours, le regroupement s’effectue définitivement. Alors que nous redescendons allègrement vers la plaine, s’échappent de nos lèvres, des expressions empruntées au vocabulaire occitan, ça sent bon le sud-ouest de mon enfance, je savoure avec plaisir et sans aucune limite. Le faible relief permet de conserver un rythme soutenu vers La-Ville-Dieu-du-Temple où sur la place du village, parsemée de platanes séculaires, chacune et chacun s’accordent une pose salutaire en savourant son sandwich et sa banane. Désormais, un petit vent de sud-Est apporte son aide avant d’aborder les pentes quercynoises. Rejoindre Lafrançaise reste une formalité pour ce sage peloton déployé près des méandres du Tarn qui nous conduisent jusqu’à Moissac. Cette bourgade me rappelle l’insouciance de mes années lycéennes. Mes repères habituels me permettent de gérer efficacement et sereinement la longue et dernière côte se terminant sur la place de Castelsagrat embellie par ses cornières. Bien éparpillés, au centre de la bastide, nous n’avons pas envie de repartir, trop heureux de lézarder sous les rayons ensoleillés d’une belle journée de printemps. Désormais il suffit de dévaler la pente afin de rejoindre notre coutumière plaine fluviale. De ci de là, les peupleraies laissent échapper leurs chatons qui jonchent élégamment notre route. En traversant Valence-D’agen, c’est au tour de me remémorer mes années collégiennes. Faut-il un brevet pour dérouler une partie de mon cursus scolaire ? Désormais nous longeons le canal des Deux Mers, les péniches ne sont plus là et seuls quelques petits bateaux de croisières tentent de remplacer le déclin de la marine fluviale. Nous pénétrons enfin dans les faubourgs de la ville, tout semble calme et apaisant, décidément Agen est bien la cité thermale du bonheur.  Un dernier pointage pour un dernier sourire qui parachève une belle journée brevetée.

 

Jean-Louis Savarin

16 mars 2023




 

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